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Les miroirs aveugles

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Entretien avec Jean Tessier

automne 2000

SYNOPSIS, volume 04, numéro 01

PhotoJeanSynopsis

réalisateur du film documentaire Les Miroirs aveugles

par Roberta Capelovitch

Cet entretien s'est déroulé suite au lancement et à la sortie du film en salles, le printemps dernier, à Montréal et dans plusieurs régions du Québec. Le film sera présenté cet automne, à Télé-Québec, et l'hiver prochain, sur les ondes de Bravo! Il sera bientôt disponible sur support vidéo dans divers vidéoclubs du Québec.

* * *

Jean Tessier, réalisateur

R.C. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à votre sujet de film, c'est-à-dire au phénomène des personnes qui cherchent des relations affectives - amour, amitié ou autres - par l'intermédiaire des réseaux téléphoniques et informatisés?

J.T. Au point de départ, la prolifération en Amérique du Nord et en Occident des lignes de rencontres et des chat lines, via Internet, des services relationnels, avait éveillé notre curiosité. On s'est demandé, au tout début, Louise Filion qui est ma principale collaboratrice et moi-même, à quoi correspondait cet usage prolifique des réseaux téléphoniques et des terminaux pour établir des relations intimes. Comment les gens s'approprient-ils ces nouveaux moyens d'entrer en communication avec les autres? Pourquoi ces moyens-là deviennent-ils de plus en plus les véhicules du désir? Et puisque l'on parle de désir, je dirais que notre film est né d'un désir de questionner une tendance à la déréalisation qui s'installe dans les sentiments et les rapports humains. Il répond aussi au désir de communiquer avec le public, de lui parler de réalités de son époque. Avec Les Miroirs aveugles, j'ai voulu identifier certains malaises liés à la communication virtuelle dans le champ des relations intimes.

R.C. Quels sont d'après vous les changements les plus importants apportés par les nouvelles technologies de communication? Qu'entendez-vous par culture de l'urgence, expression que vous avez déjà utilisée à quelques reprises?

J.T. Les changements les plus importants? La vitesse! Quand les appareils ne plantent pas... (rire) Et une forme d'abolition de l'espace tel qu'on le connaissait et le vivait depuis longtemps. Le remplacement partiel de l'espace physique par l'espace virtuel. Et de la présence physique par la présence/absence. Depuis un certain nombre d'années, on assiste à une compression du temps. Tout est rapide, clippé, zappé,... On glisse très souvent sur les choses au lieu de les approfondir. Nous vivons une époque surinformée où la vitesse est vécue comme "émotion". Le temps accordé aux relations affectives se rétrécit lui aussi compte tenu, entre autres, des obligations économiques et de la vitesse à laquelle nous vivons. Les occasions de contacts directs s'amenuisent. Et comme il existe actuellement plusieurs moyens de substitution à la présence physique de l'autre, pour contrer la solitude et l'isolement, on passe de plus en plus d'heures sur les réseaux. Il y a là une forme de paradoxe. On pourrait dire que c'est à l'heure où se déploient le plus grand nombre de machines à communiquer que l'on semble vivre le plus intensément la solitude. On est inondé quotidiennement de représentations, d'images, et puis, c'est comme si la vie se passait de plus en plus dans cet univers-là. La fiction fait de plus en plus partie du réel.

R.C. Quelle magie faut-il pour amener d'autres personnes à livrer des détails de leur vie intime, comme vous l'avez fait, devant une caméra?

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